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2016-09-12T15:54:38+02:00

Corps fluide et corps rompu...

Publié par quanta
Corps fuite et corps rompu. Médecine chinoise, acupuncture, tai chi

Corps fuite et corps rompu. Médecine chinoise, acupuncture, tai chi

Corps fluide, corps rompu: un article de Bernard Bouheret.

Depuis plusieurs millénaires les Chinois ont considéré l’homme comme faisant partie d’un tout indivisible. Les Taoïstes ont toujours privilégié l’observation de la nature et ont constamment de- mandé aux hommes de se comporter en harmonie avec elle. Ils auraient pu faire leur la maxime de Francis Bacon : « On commande à la nature en lui obéissant ».

Pour les Taoïstes l’homme vit entre Ciel et Terre et reçois les influences permanentes de cet axe vertical. Tout est en lien permanent. Pour Lao Zi, le vieux sage qui parle dans le Dao De Jing : “ Ainsi préside à toute chose un principe universel qui régit les grandes lois de l’univers : Le Tao ». Il me plait de penser que si nous nous étions rapprochés de cette vision nous n’en serions pas là aujourd’hui, avec tous les problèmes majeurs d’écologie. Nous avons rompu l’axe vertical qui nous maintenait en lien avec la nature, l’homme n’est plus entre Ciel et Terre.

Pour les sages Taoïstes le corps n’existe pas en tant que tel et c’est, disent-ils, la compénétration des Souffles du Ciel et de la Terre qui donne forme à ce corps de chair. Cet aspect des choses est fondamental dans notre discipline du Shiatsu comme dans celle de l’acuponcture et de tous les arts martiaux.

Pour ma part j’ai toujours été attiré par cette version orientale de l’homme, bien qu’ayant fait dans le même temps mes études « occidentales » de Kiné.

Voilà les premières phrases qui ont résonné dans mes oreilles:

Sa tête est ronde comme le Ciel qui le coiffe,

ses pieds sont carrés comme les champs délimités par la Terre.

Dans la tradition énergétique, il est utile de rappeler que le corps physique de l’homme, le plus visible, le plus matérialisé, n’est pas son seul corps. On dit qu’il y a plusieurs corps dans l’Être.

Ceci est la trame fondamentale sur laquelle toutes les disciplines orientales se sont bâties. Là est la différence majeure avec celles de l’occident. Pour les orientaux la distinction, la séparation entre le Corps et l’Esprit ne peut exister. Le corps est de l’esprit matérialisé et l’esprit est du corps dématérialisé. Tout comme de l’eau devient de la glace en se refroidissant (corps) ou de la vapeur en se réchauffant (esprit). La forme change, l’aspect aussi mais l’eau reste l’eau. La seule manière de définir l’homme serait Corps /Esprit (soma/psyché). Le somatique pur c’est le cadavre !

Ce corps matérialisé, dense, grossier, est le plus apparent, comme de l’énergie solidifiée (Les physiciens quantiques en ont parlé comme de la « lumière congelée ») mais cette apparence ferme et stable ne peut faire oublier que le corps énergétique – ou corps vibratoire – est tout aussi présent, même si moins visible. Il n’est pas pour autant insensible, loin s’en faut.

Cette tradition souligne même que ce corps énergétique est touché en premier lieu, surtout au niveau émotionnel, et que les symptômes physiques apparaissent, s’incarnent, dans un laps de temps plus ou moins long selon l’ampleur et la durée du traumatisme ou du désordre.

Dans un être équilibré et harmonieux, l’énergie fait un constant aller-retour entre Ciel et Terre, créant un courant, un flux de vie entre dynamisme et stabilité. Entre « source et nuage » dirait le poète. Le Ciel dicte son dynamisme, sa lumière, sa chaleur. Il est en relation avec l’Esprit. La terre donne le calme, l’humidité, l’enracinement. Elle est en relation avec le corps. Les Souffles de la Terre montent et ceux du Ciel descendent.

Quand rien n’entrave ce flux, c’est la santé, la liberté des Souffles, l’épanouissement de l’être ; l’énergie circule en spirale autour du corps, entre le Ciel et la Terre, elle s’ouvre au point 20 DM au vertex et descend jusqu’au point 1R -à la plante du pied- dans la Terre : c’est le corps fluide ou corps ceinture.

Les disciplines comme l’acuponcture, le Shiatsu, la pharmacopée ou encore le Qi Gong, visent en tout premier lieu à restaurer ou à entretenir cette libre circulation de l’énergie dans le corps. Il existe un constant aller-retour de l’énergie entre le haut et le bas du corps et chaque organe joue un rôle particulier dans le maintien de cette intégrité.

Ainsi certaines notions de Médecine Chinoise sont incompréhensibles pour le profane, fut-il médecin. Le poumon fait descendre les Souffles, le Foie les fait monter, le Rein et le Cœur s’échangent des montées et descentes équilibrant ce que les Chinois nomment l’Eau (Rein) et le Feu (Cœur). Tout est décrit en circulation équilibrée et harmonieuse.

Les saisons de l’année jouent aussi un rôle ; en hiver les Souffles sont plus froids et vont en profondeur dans les os et la moelle. En été ils sont légers et animent la superficie, la peau, les poils.

Les liquides suivent cette règle : en hiver on urine plus, en été on sue plus. Les peuples des pays chauds et ceux des pays froids n’ont pas le même physique ni le même caractère car les Souffles y circulent différemment. C’est le climat qui dicte sa loi. Les flux harmonieux alimentent le corps de l’homme et rend sa santé robuste et son humeur joyeuse

Mais pour différentes raisons d’origine héréditaires, alimentaires, traumatiques, climatiques ou psycho- émotionnelles, l’organisme peut souffrir et se refermer sur lui-même en créant des « ruptures de
corp
s », terme que j’ai choisi pour rendre compte de cet endiguement des flux nourriciers.

Ainsi, l’énergie ne circule plus en ceinture autour du corps physique et se retrouve bloquée ou ralentie dans certaines parties bien précises du corps. (Schéma 2)La rupture la plus simple à saisir est celle d’un blocage émotionnel qui emplit la poitrine et le cœur et qui bloque la descente des Souffles. Ne dit-on pas en Français : « J’en ai eu le souffle coupé ». Ne dit-on pas aussi que la peur pétrifie et que là, ce sont les jambes qui sont coupées, que la colère monte et sort par les yeux.

Trop manger bloque l’Estomac et le ventre, trop travailler intellectuellement ou devant un écran fait monter l’énergie dans la tête et bloque les épaules[i]. D’un point de vue climatique l’Humidité noue le corps et engendre des gonflements articulaires et des ralentissements de la circulation de l’énergie.

Bien sur les traumatismes engendrent des ruptures de corps évidentes entraînant des restrictions des flux et des fragilités au long cours.

Un proverbe chinois résume bien cette liberté des Souffles : « L’eau qui court ne croupit jamais ». En effet, que celle-ci se voit ralentie et c’est toute la faune et la flore qui en pâtit. La nature aime le mouvement. Le corps de même déteste les stagnations et les ruptures.

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